Freebie Waters (James Caan) et Benito «
The Bean » Vasquez (Alan Arkin) sont « Freebie and the Bean », les
Anges gardiens : deux flics de San Francisco qui forment un duo
improbable et se lancent à la poursuite d’un truand notoire, Red Meyers,
dans un grand tourbillon de balles, d’explosions de voitures et de
plaisanteries.
Ambiance urbaine prononcée, duo de flics et poursuites en voiture survoltées, à première vue ce Freebie and the Bean parait être un des nombreux décalques produit dans le sillage du classique de William Friedkin French Connection. Cependant contrairement au film de Friedkin, la personnalité de nos deux policiers prend le pas sur l'intrigue de polar qui sans être un prétexte sert plutôt de fil rouge aux états d'âmes des héros. Freebie (James Caan) est un américain WASP célibataire endurci et jonglant plus ou moins avec la loi dans le cadre de ses fonctions quand son partenaire "The Bean" (Alan Arkin) est un latino-américain marié et père de famille suivant au contraire le règlement à la lettre.
La collaboration
fait souvent des étincelles avec le duo passant le film à s'asticoter,
se titiller et se battre dans des moments de comédie très enlevés où on
s'attache à eux et où l'on ressent leur lien très particulier.
L'intrigue sert idéalement cette exploration de leurs caractère
puisqu’ils doivent filer un mafieux cible d'un contrat et le
garder en vie avant d'avoir le mandat d'arrêt qui leur permettrait de
le boucler. Caan en chien fou incontrôlable et Arkin en nerveux crispé
sont parfaitement complémentaire et l'ensemble s'avère très plaisant à
suivre.
Côté polar ça annonce déjà les excès de la décennie suivante du "buddy movie" dont Freebie and the Bean
est un précurseur avec des policiers cow boy qui tirent d'abord et
discutent ensuite mais surtout avec des scènes d'actions totalement
décomplexées. On a ainsi une poursuite qui se conclut par la dévastation
d'un appartement dont le salon est soudainement encombré d'une voiture,
plus tard une traque à moto virtuose où à chaque fois la topographie de
San Francisco est plutôt bien exploitée sans parler de quelques bagarres
épique dont une qui voit la cuisine d'un restaurant mise à sac.
La traque finale en plein
Super Bowl est un grand moment aussi, le côté décousu du scénario (où le
duo prend le pas sur la trame en elle-même) amenant toujours rupture de
ton et rebondissement surprenant. La conclusion où rien n'est résolu
semble vouloir revenir à un ton désenchanté plus typiquement 70's mais
la dernière scène rigolarde nous laissera sur ce même sentiment joyeux
qui parcoure l'ensemble du film. Sympathique et rondement mené grâce à
la mise en scène alerte de Richard Rush (le même qui commettra Color of Night 20
ans plus tard que s'est -il donc passé ?), le film sera un immense
succès générant même une série tv que les élans sitcom (les déboires de
Bean avec son épouse) annonçaient déjà ici.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire