L'infirmière Adams (Joan Blondell) est
appelée au service d'une vieille femme dont le neveu vient de se
suicider. Elle est chargée par l'inspecteur de police soupçonnant un
meurtre (George Brent) d'espionner les faits et gestes des habitants...
Les
films Pré-Code auront souvent célébrés l'émancipation de la femme, en
faisant des figure en quête d'indépendance même si celle-ci les faisait
passer par un chemin criminel (Blondie Johnson (1933)) ou une certaine
déshumanisation dans l'ambition (Baby Face (1933)). Miss Pinkerton
participe de manière plus légère à ce mouvement avec son personnage
d'apprentie enquêtrice damnant le pion à la police. L'infirmière Adams
(Joan Blondell) s'ennuie dans le quotidien monotone de l'hôpital voit
une occasion d'égayer cette morne existence lorsqu'elle est appelée au
chevet d'une vieille dame dont le neveu vient de se suicider
tragiquement. Seulement quelques indices laissent supposer un meurtre et
l'inspecteur (George Brent) va faire d'elle son agent infiltré pour
tirer les choses au clair.
Lloyd Bacon tisse habilement le
mystère à travers l'attitude suspecte d'absolument tous les personnages,
du majordome au médecin en passant par la vieille tante elle-même. A
cela s'ajoute une atmosphère gothique oppressante qui dénote avec la
légèreté du ton, la photo stylisée de Barney McGill magnifiant le décor
de Jack Okey avec des jeux d'ombres superbe lorsqu'y défilent des
silhouettes nocturnes anonymes. L'aspect comédie est joliment mené aussi
avec une Joan Blondell toujours aussi attachante et gouailleuse et qui
forme un beau duo avec George Brent, loin de ses rôles de mâle viril et
qui incarne ici un mentor tâtonnant et guère fin limier. L'ambiance est
donc bien posée mais malheureusement l'enquête est assez laborieuse et
peu palpitante malgré la courte durée du film et finalement le script ne
met guère en valeur son argument d'enquête au féminin.
Jamais Joan
Blondell ne fait preuve de déduction ou de sens de l'observation,
traversant le film sans peser sur l'affaire dont la résolution repose
presque sur le hasard. Pire, l'héroïne sombre dans le cliché du
personnage féminin en détresse hurlant au moindre danger, le courage
étant aussi ténu que les talents de détective. Dommage au vu de
l'abattage de Joan Blondell pétillante de bout en bout (et qui comme à
son habitude dans le Pré-Code nous offre une affriolante petite scène en
nuisette). Sur un postulat voisin, mieux vaut voir l'excellent L'Ange Blanc (1931)de William A. Wellman.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner
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