Un producteur de spectacles, Martin Cortland,
est très sensible au charme de ses danseuses. Pour conquérir l’une
d’entre elles, Sheila Winthrop, il décide de lui offrir un bracelet
gravé à son nom. Mais la femme du producteur découvre le bracelet et le
menace de divorce. Martin demande alors à son chorégraphe Robert Curtis
de déclarer que le bracelet lui appartient et qu’il est amoureux de
Sheila. Robert veut offrir le bracelet à Sheila mais les choses se
compliquent quand il découvre que la belle est fiancée avec un officier
de l’armée...
L'amour vient en dansant
est le premier film de Fred Astaire avec Rita Hayworth, la partenaire
ayant le mieux sut combler le vide laissé par Ginger Rogers après la fin
de leur glorieuse collaboration à la fin des années 30. Le film
s'inscrit dans la série de premiers rôles que la Columbia donne à Rita
Hayworth (l'excellent Les Arènes sanglantes
de Rouben Mamoulian qu'elle illumine sort la même année) afin de
l'établir en tant que star. Cela se ressent d'ailleurs dans la
progression du film, assez différente des duos avec Ginger Rogers. Les
scènes musicales ne sont là que pour entrecouper une comédie romantique
qui aurait parfaitement pu fonctionner sans.
L'aspect "conception d'un
spectacle" dans le film typique de la comédie musicale des années 30 est
ainsi escamoté d'emblée pour le vaudeville avec le libidineux directeur
de théâtre Cortland (Robert Benchley) use de son danseur Curtis (Fred
Astaire) pour masquer à son épouse ses tentatives de séduction auprès de
la danseuse Sheila Winthrop (Rita Hayworth). Le début du film dans le
théâtre et ses répétitions laisse croire à la classique relation
mentor/élève entre Curtis et Sheila mais l'escamotage de l'argument
musical en fait plus une histoire de séduction. C'est à Curtis de
reconquérir une Sheila vexée d'avoir été utilisée et le film prend des
bifurcations inattendues dans sa construction romantique.
A
mi-parcours le film vire ainsi à la comédie de régiment amusante où le
soldat Fred Astaire est aussi inadapté que l'amoureux. Malgré un côté un
peu décousu les gags et situations comiques font mouche dans les
déconvenues sentimentales et militaire de Curtis (les va et vient en
salle de garde, un vol d'uniforme aux conséquences fâcheuses). Les
numéros musicaux (pas si nombreux), s'ils ne s'incorporent pas toujours
de façon fluide à la narration n'en reste pas moins réussis.
On oscille entre un classicisme (la répétition d'ouverture), spontanéité euphorisante (Shootin' The Works For Uncle Sam endiablé à la gare) et un gigantisme militaire à la Berkeley (sans la folie) pour la parade martiale et nuptiale de The Wedding Cake Walk.
Fred Astaire par son jeu léger et sa grâce corporelle illumine l'écran par sa seule présence (Since I Kissed My Baby Goodbye
en salle de garde, chanson nommée aux Oscars) et trouve une partenaire à
la hauteur (malgré le peu de scène de danse commune) avec Rita Hayworth
dont la formation rend digne du maître. Sidney Lanfield sans génie mais
avec efficacité parvient par intermittence à donner l'ampleur attendue
aux numéros (le tank géant servant de piste de danse) dans un film dont
l'immense succès générera une seconde production (tout aussi agréable)
réunissant Fred Astaire et Rita Hayworth avec Ô toi ma charmante l'année suivante.
Sorti en dvd zone 2 français chez Columbia
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