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mercredi 14 février 2024

Walk a Tightrope - Frank Nesbitt (1963)


 Après avoir abattu un homme à son domicile, le meurtrier clame avoir été embauché par la femme du mort afin de réaliser ce contrat....

Walk a Tightope est un thriller plutôt habile, qui brille par un postulat de départ déroutant même si pas pleinement exploité. Le scénario de Neil McCallum oscille entre récit social et suspense imprévisible dans une remarquable introduction. Ellen Sheppard (Patricia Owens) est une jeune femme aux abois, ressentant comme la présence d'un homme mystérieux qui la traque dans les ruelles londoniennes. Se réfugiant dans un bar pour échapper à son supposé poursuivant, elle y croit par hasard son mari Jason (Terence Cooper) dont la présence, au lieu de la rassurer amplifie sa terreur. De retour chez eux, le fameux suiveur se manifeste et abat froidement Jason d'un coup de revolver, avant de réclamer son dû à Ellen dont il affirme qu'elle l'a engagé pour ce meurtre.

L'introduction brossant un portrait tendre et désespéré de Lutcher (Dan Duryea), l'assassin, ainsi que de la misère dans laquelle il vit ne nous prépare absolument pas à son acte et suscite plutôt l'empathie avant de comprendre le "boulot" pour lequel il abandonne momentanément sa compagne. D'un autre côté la réaction apeurée voire hystérique d'Ellen se croyant suivie, puis le désarroi sincère face au corps inanimé de son époux sème le doute. Comment cette femme sincèrement accablée peut-elle être la commanditaire du crime. 

La vulnérabilité de Patricia Owens tout comme la bonhomie de Dan Duryea rendent insoluble la solution pour le spectateur, d'autant que Frank Nesbitt s'y entend pour déployer habilement l'angoisse urbaine et paranoïaque durant la traversée de la ville, puis faire brutalement exploser la violence lors du meurtre. La surprise est totale et impossible d'anticiper ce que la suite nous réserve, avec son tueur pas assez patibulaire et sa commanditaire trop sincère et vulnérable, pas assez femme fatale. Il y a presque trop de possibilités dans les directions que pourrait prendre l'histoire et malheureusement, passé cet sidérante entrée en matière, on retourne sur des rails plus conventionnels.

A une séquence de procès gérant plus ou moins bien l'ambiguïté initiale succède une résolution totalement expédiée, qui ne doit son originalité qu'à cette caractérisation surprenante d'Ellen, mais se montrant d'une platitude absolue au niveau de l'exécution. Reste donc une Patricia Owens très touchante, même lorsque vient l'heure des timides révélations.

Disponible en streaming sur myCanal

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