Quelques jours avant D-Day, le Major Pike (James Garner) est envoyé en mission de routine au Portugal, mais il est vite suivi par des espions allemands qui réussissent à la droguer et l'emmener en Allemagne. A son réveil, Pike, se retrouve en 1950, dans un hôpital militaire US dans une Allemagne d'après-guerre occupée par les Allies... C'est en fait une mise en scène monumentale des Nazis pour lui soutirer les détails du Débarquement...
36 Hours est un
film d’espionnage des plus original avec une intrigue maligne annonçant autant
les épisodes les plus tarabiscotés de la série Mission : Impossible que le cinéma paranoïaque des années 70. Tout ce qui tiens de la
manipulation de James Garner est remarquablement amené et crédible, avec un
plan d'une envergure impressionnante autant dans les moyens (l'hôpital
reconstitué, les faux journaux, les rides artificielles, fausse biographie et
rapport médicaux) que dans les méthodes avec un Rod Taylor fin psychologue qui
a étudié sa proie dans les moindres détails et lui a préparé une illusion
parfaite.
Ce dernier interprète le personnage le plus intéressant et complexe
du film, contraint de dédier une méthode aux objectifs nobles (soigner le
traumatisme du soldat revenu du Front Russe par un retour en douceur à la
réalité) à l’autorité militaire qui en fait une redoutable arme de
manipulation.
L'interprétation est remarquable notamment une émouvante Eva
Marie Saint en rescapée des camps obligée de jouer le jeu des nazis, Rod Taylor
tout en subtilité donc (pas sa qualité première d’ordinaire) et Werner Peters
détestable à souhait en officier SS. On peut regretter que le film abandonne un
peu trop vite son génial postulat de départ en faisant découvrir le pot au rose
à Garner cela est bien amené. Le tout aurait pu rester captivant en instaurant
un certain jeu de faux semblant et de mensonge entre lui et les nazis où il
simulerait d'être encore dupe l’intrigue et les enjeux complexes dérivent
finalement vers un déroulement plus classique.
L’imposant mais peu subtil James
Garner s’avère héros très conventionnel, le côté stratégique et manipulateur
venant finalement plus de l'Etat-major anglais que ses actions. La tension
potentielle qu'aurait pu provoquer le final tombe un peu à plat, notamment la mort
de l'infâme officier SS pas aussi cathartique qu’elle aurait dû.
Si on peut
regretter un certain potentiel inexploité (pour le coup un remake ne serait pas
superflu, à la même période sur un thème voisin et dans un contexte contemporain Un crime dans la tête de Frankenheimer est bien plus réussi) 36 Hours est néanmoins un
efficace et plutôt prenant spectacle se concluant sur une belle émotion avec
les adieux poignant entre Garner et Eva Marie Saint. Petite curiosité amusante
on trouve au casting l’acteur John Banner dans un rôle très proche de celui qui
fera sa gloire dans la série Papa Schultz
en soldat ahuri.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner
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