En plein échec professionnel et sentimental, Ben, qui se rêvait comique à New York, est de retour à Paris. Il rencontre Alex, présentateur-vedette du Breakfast-club, le Morning star de la radio. Avec Cyril, un quadra mal assumé, et Arnold, le leader charismatique de la bande, ils font la pluie et le beau temps sur Blast FM. Très vite Ben est engagé : Il écrira pour eux. Alors qu’il a à peine rejoint l’équipe, un raz de marée frappe de plein fouet la station : l’audience du breakfast est en chute libre. C’est en bus qu’ils sillonneront les routes de France pour rencontrer et reconquérir leur public. Pour ces Parisiens arrogants, de ce road trip radiophonique naîtra un véritable parcours initiatique qui bousculera leurs certitudes.
Dans le paysage actuellement sinistré de la comédie
française, Radiostars était une belle promesse au croisement du film de pote et
de road movie qui aurait pu titiller le modèle US revendiqué dans
l'écriture. Le postulat est excellent
avec cet univers de la radio rarement exploré, les situations sont toujours
bien amenées et les personnages
attachants et bien alimentés en seconds rôles loufoques très inventifs entre le rouquin
bègue et le larbin. Clovis Cornillac en gros rustre attachant est génial, Manu
Payet aussi et leur relations vraiment intéressantes avec un joli aboutissement
sur le final. Le problème est vraiment dans une exécution qui ne dépasse jamais
le stade des intentions. Avec un pitch pareil il y avait plus que matière à des
situations extravagantes mais cela s'arrête toujours juste avant de déborder
dans un too much bienvenu et
finalement on sourit plus qu'on ne rit vraiment aux éclats.
L'ellipse sur la bagarre avec les beaufs rugbymen est
frustrant, le potentiel des invités régionaux est à peine esquissé (un best of
de l’émission 40 degré à l'ombre est plus
loufoque que tout le film c'est dire) et on en dira autant pour tout le reste
qui ne va jamais assez loin et reste très gentillet.
Il faut attendre la moitié
du film et le passage avec le rappeur pour un vrai grain de folie mais là
l’acteur s’avérera très mauvais (un Joey
Starr jouant sa propre caricature aurait été grandiose) et seule la petite amie
façon Diams arrachera un vague sourire. Tout reste à cet état d’embryon sympathique
alors que l’ensemble calé sur
l’efficacité à l’américaine est mieux écrit que la très grande majorité de ce
qu'on peut voir dans la comédie française actuelle. Sans même chercher
Outre-Atlantique, le Tandem (1986) de
Patrice Leconte explotait bien mieux un postulat voisin.
L'émotion
fonctionne par intermittence malgré des personnages ratés (l'acteur jouant
Ben assez transparent) et des éléments pas assez exploités comme la complicité
dans l'écriture et l'alchimie entre Payet et Ben. Le souci de Radiostars est de ne jamais prendre
véritablement son envol par une sorte de retenue malvenue alors qu’il est aussi
bien écrit et conçu que les meilleures comédies US récentes (on en viendrait à
espérer un remake…) mais pêche par une approche d’élève appliqué. C’est décevant
et prometteur à la fois si Romain Levy et Manu Payet daignent se lâcher lors de
leur second essai, ils en sont capables.
Sorti en dvd zone 2 français chez TF1 Vidéo
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