Lorsque la carrière de sa mère l'entraîne à Benjing en Chine, le jeune
Dre Parker doit faire face à des changements radicaux. Au bout de
quelques jours, il se retrouve mêlé à une altercation au sein de son
école, impliquant Cheng, l'un des garçons les plus doués en Kung Fu et
qui lui fait définitivement perdre le respect de ses camarades de
classe.
Témoin de cet affrontement, Mr Han, professeur de Karaté à la retraite,
embauché par les Parker comme chauffeur et assistant, décide d'aider Dre
à regagner le respect de son entourage.
Il est assez amusant de mettre en parallèle ce
Karaté Kid avec un film dont il partagea le jour de sortie salle en France,
The Expendables de
Sylvester Stallone. On avait là deux tentatives assez dissemblables de ressusciter
l’esprit des 80’s : d’un côté Sly ratait complètement le coche de sa
réunion au sommet en s’inspirant sur le fond comme la forme des
actioners les plus beaufs et laids de la décennie et de l’autre un produit certes calibré mais diablement sympathique. Le
Karaté Kid original, film culte des trentenaires nostalgiques, n’est d’ailleurs rien moins qu’un ersatz teenage de
Rocky
(John G. Avildsen, réalisateur des deux films, entretient d’autant plus
le lien), dont il véhiculait les mêmes valeurs positives pour un sport
et une tranche d’âge différente : abnégation, dépassement de soi,
respect et un certain esprit gagneur et revanchard typique de l’époque.
Si l’idée d’un remake pouvait paraître saugrenue (d’ailleurs l’an
dernier est sorti en catimini un remake officieux et fort réussi
intitulé
Never back Down), le scénario multiplie les bonnes
idées pour édifier une identité propre au film. Le déplacement de
l’action en Chine ajoute un sentiment de solitude et de déracinement au
personnage principal, accentué par les brutalités qu’il subi. Jaden
Smith est le digne fils de son père, dans les qualités comme les
défauts. Une gouaille réjouissante qui le dessert parfois se conjugue à
un vrai charisme et un réel capital sympathie suscitant l’empathie
immédiate. La première correction qu’il subit est un vrai petit
traumatisme et on tremble fébrilement avec le héros chétif dans la
crainte de nouvelle violence.
Le cadre chinois apporte également une touche d’authenticité (rendant du coup incongru le fait de conserver le titre
Karaté Kid),
symbolisée par Jackie Chan (si souvent dans le rôle de l'élève malmené
par le maître dans ses films de jeunesse) en mentor trouvant ici ni plus
ni moins que le meilleur rôle de sa carrière américaine. Le connaisseur
en films d’art martiaux appréciera l’utilisation des gestes du
quotidien comme extension constante du kung fu (figure classique du
genre) avec une technique d’enlevage/retirage de veste aux effets
surprenants.
Chan supervisant les scènes de combat et d’entraînement
avec son équipe, le tout tient solidement la route et est mis en scène
de manière efficace. Seul vrai défaut, la durée insensée de la chose
pour ce qu’il y a raconter (2h30 tout de même !) où tout sera étiré plus
que de raison sur fond de Chine carte postale à travers notamment la
romance avec une jeune chinoise ou les différentes étapes de la
progression de Dre. On pardonnera toutefois ces errements passagers,
puisque le film n’ennuie jamais réellement et est dans l'ensemble bien
rythmé.
Le tournoi final obéit à tous les clichés du genre, tel le finale où
Dre, blessé (le jeune Jaden est d’ailleurs très convaincant en action),
se dépasse pour mener son ultime combat jusqu’au bout, sa nemesis
vaincue qui a un éveil de conscience salutaire… L’ensemble aura été
suffisamment développé pour rendre ces aspects galvanisants et l’esprit
gagnant 80’s (un novice américain qui va gagner chez les Chinois dans
leur discipline) se marie à un vrai respect de la culture chinoise,
vantant un kung fu moins belliqueux que source d’accomplissement
personnel.
Sorti en dvd zone 2 français chez Sony
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