Dans un futur proche, l’humanité a
réussi à dompter la technologie et bénéficie de tout le confort moderne.
Mais un dernier enjeu pèse sur la société : le vieillissement de la
population. Pour résoudre ce fléau grandissant, la médecine est
remplacée par la robotique avec la création d’une machine nommée le «
Z-001 », capable de prodiguer tous les soins nécessaires aux personnes
âgées. Kijûrô Takazawa est le premier cobaye contraint à tester ce
robot, bien que ce dernier ait souhaité rester avec son ancienne
infirmière, la jeune Haruko.
Le vieillissement de la
population est un problème majeur au Japon depuis de nombreuses années
déjà, en faisant la nation la plus âgée du monde avec récemment plus de
20% des japonais ayant 65 ans et plus. Le problème commença à se
ressentir plus fortement à la fin des 80's, le grand Katsuhiro Otomo se
penchant sur la question lorsqu'il scénariserait le manga Zed et sa
transposition dans ce Roujin Z dont il laisse la réalisation à Hiroyuki Kitakubo et s'entourant de futurs cadors dans l'équipe technique comme Satoshi Kon.
Le
récit nous place dans un futur proche où ce vieillissement est devenu
critique, laissant le ministère de la santé débordé face au manque de
personnel pour s'occuper des seniors. Une solution semble être trouvée
avec le robot "Z-001", intelligence artificielle apte à répondre et
prévenir tous les besoins et désir du vieillard. Tous sauf la proximité,
le réconfort et la chaleur humaine comme va l'expérimenté le malheureux
premier cobaye Kijûrô Takazawa laissé à la merci de la machine. On
retrouve là un élément typique de la culture japonaise à savoir répondre
à une crise par un savoir-faire technologique soit précisément ce qui
permit de relever économiquement le pays brisé au lendemain de la
Seconde Guerre Mondiale.
Le traumatisme d'Hiroshima (auquel on peut
ajouter l'actualité récente qu'on connaît) constitue le pendant inverse
et schizophrène de cette mentalité avec cette même technologie et
modernité pouvant se retourner contre vous, ce qui va bien entendu
arriver ici. Les possibilités trop étendue de la machine vont donc
progressivement une arme de destruction en se soumettant aux volontés du
vieillard qui sème bien malgré lui le chaos. Nostalgique de ses sorties
en mer avec son épouse, ce désir va être exaucé par le Z-001 qui va
dévaster la moitié de la ville pour le mener à destination, les
bienfaits (la machine est doté de la voix de l'épouse disparue de
Takazawa) comme le danger de cette modernité sont donc représentés à
travers cette démarche louable tout en dénonçant l'inhumanité des
concepteurs lors de la cruelle séquence où sont présentés les
possibilité de la machine.
Loin du ton désespéré de Akira
(1988), Otomo use plutôt ici d'un ton léger et plutôt caustique pour
évoquer le sujet même si l'émotion fonctionne grâce au personnage
d'Haruko, infirmière bénévole dédiée à son patient. Cela n'empêchera pas
Otomo de s'abandonner à son gout de la destruction des visions
d'apocalypse, un peu trop d'ailleurs dans la seconde partie presque trop
spectaculaire où le robot gagne en taille et puissance pour semer le
chaos.
C'est tout de même une forme de victoire pour notre vieillard qui
aura finalement pris le pouvoir sur la machine et maintenant ainsi un
esprit et une âme humaine toujours vibrante malgré les ravages du temps.
L'hilarant épilogue apporte ainsi une belle touche à cette idée avec
l'apparition d'une drôle d'incarnation de Bouddha. Pas le meilleur
travail d'Otomo mais très pertinent et plaisant.
Sorti en dvd zone francçais et blu ray chez Kaze
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