Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

Pages

mercredi 26 février 2014

Her Private Hell - Norman J. Warren (1967)

Si l'Angleterre et plus particulièrement le Swinging London fut tout au long des 60's le carrefour de la pop culture, il y a un domaine où la censure anglaise veillait néanmoins toujours au grain, le sexe. Au cinéma la libération sexuelle se manifestait donc surtout au spectateur par les sorties de productions étrangères témoignant plus fournies en situations équivoque et nudité diverses. Le premier film anglais à jouer de cette carte de l'exploitation avec argument commercial sexuel sera donc Her Private Hell que l'on doit à la volonté de Robert Schulman, propriétaire de salle ayant sorti en Angleterre des œuvres "arty" comme Cléo de 5 à 7 (1962) ou L'Année dernière à Marienbad (1961).

Le film emprunte un postulat commun à de nombreuses œuvres de l'époque célébrant le Swinging London tout en le dénonçant par ce mélange d'esthétique sophistiquée pop et d'atmosphère lugubre. Un an après le Blow Up d'Antonioni (1966), nous replongeons donc ici dans le milieu de la mode londonienne avec l'arrivée de la jeune italienne Marisa (Luciana Modino) émigrée afin de mener une carrière de mannequin. Dès l'arrivée de Marisa au studio où elle est scrutée telle une brebis plongée parmi les loups, on comprend que la frêle italienne ne sera qu'une proie à déchiqueter pour ce milieu. Pour les dirigeants de l'agence (, c'est une marionnette à exploiter à leur guise tandis qu'elle sera un objet sexuel que se dispute les deux photographes rivaux avec le manipulateur Bernie (Terence Skelton) et le jeune et ambitieux Matt (Daniel Ollier).

La scène d'ouverture aura donné le ton avec un long générique s'attardant sur membres nus entrelacés, poitrines dévêtues et fesses rebondies. La grande question sera donc qui couche avec qui avec une naïve Marisa manipulée et passant d'un amant à un autre. Le grand atout est la mise en scène inventive de Norman J. Warren conférant une vraie atmosphère inquiétante à l'hédonisme ambiant notamment l'arrivé de Marisa dans la villa où décors étranges, ombres menaçantes et musique oppressante distille un malaise immédiat et annonce la carrière intéressante à venir du réalisateur dans l'horreur (L'esclave de Satan (1976), Le Zombie venu d'ailleurs (1978), Inseminoid (1981)).

Malheureusement il n'a pas grand-chose à défendre ici et malgré l'attrait visuel l'intrigue creuse semble juste être prétexte à des interludes érotiques plutôt osé pour l'époque mais qui ennuie vite. Les personnages sont trop creux pour que le ton glauque voulu fasse son effet malgré la vraie cruauté de l'ensemble et comme attendu l'épilogue tombe avec roublardise sur ces pattes par son message moral après tous les débordements passé. Un ennui poli et un petit cachet historique pour avoir ouvert la boite de Pandore dans le cinéma anglais.

Sorti en dvd zone 2 anglais et doté de sous-titres anglais

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire