Larry est amoureux de
Wanda qui est mariée à un homme brutal. Larry tue sans le vouloir le mari de
Wanda. Il reste à Larry 21 jours avant de se rendre à la police.
21 jours ensemble
est un beau mélodrame qui sera surtout fameux pour la vraie rencontre amoureuse du couple mythique Laurence Olivier/Vivien
Leigh. Les deux stars s’étaient croisées
déjà en jeunes amoureux précédemment dans le film historique L'Invincible Armada (1937). Ils
entameront suite à celui-ci une vraie liaison prolongée dans le film de Basil
Dean et occasionnant d’ailleurs quelques
remous durant la production puisque retardant le tournage en restant de longues
heures enfermés ensemble en loge et obligeant le réalisateur à les séparer hors
caméra. Le film se situe à mi-chemin à
la fois des carrières respectives des deux acteurs mais aussi de leur relation
amoureuse. Laurence Olivier pas encore tout à fait l’icône de théâtre et de
cinéma qu’il deviendra vient d’acquérir une vraie notoriété internationale avec
la belle adaptation des Hauts de Hurlevent (1939) de William Wyler. Vivien Leigh vient quant à elle bien sûr
de triompher dans Autant en emporte le vent (1939) où elle arracha le rôle le plus disputé de son temps, celui de
la southern belle Scarlett ‘O Hara.
Comme pour tenir compte du couple illégitime qu’il forme alors encore (Laurence
Olivier étant encore marié à l’actrice
Jill Esmond) ce premier vrai film ensemble sera modeste et intimiste
avec 21 jours ensemble où ils incarnent des anonymes, le flamboyant Lady Hamilton l’année suivante les
consacrant aux yeux de l’Angleterre dans cette fresque alors qu’ils sont
désormais mariés et jouent de grandes figures historiques.
Le récit dépeint un couple en sursis avec
Larry (Laurence Olivier) et Wanda (Vivien Leigh). La chance n’a guère sourit
jusque- là à Larry malheureux en affaire et exactement à l’opposé de la
réussite de son frère Keith (Leslie Banks) avocat vedette et bientôt amené à
être promu juge. Heureusement, Larry
peut se reposer sur l’amour pur et désintéressé de Wanda, jeune émigrante russe
qui l’aime sincèrement. Le malheur frappe pourtant lorsque le mari disparu et
peu recommandable de Wanda ressurgi afin
de lui soutirer de l’argent et faire chanter Larry. Dans la bagarre qui
s’ensuit, l’époux meurt accidentellement et Larry est contraint de se débarrasser
du cadavre. Rongé par le remord, il se confie à son frère tandis que
parallèlement un innocent est accusé du
crime. Un cruel dilemme s’impose alors, faire sa vie loin de là avec Wanda ou
se dénoncer et tout perdre pour empêcher le malheureux d’être jugé et exécuté
pour un crime qu’il n’a pas commis.
Le film garde un étonnant équilibre entre cet argument
criminel et la dimension de mélodrame. Le compte à rebours de 21 jours avant le
verdict n’occasionnera pas les grandes envolées romanesques attendu et les
moments partagés sont constamment teinté de cette angoisse et épée de Damoclès
latente. Le scénario de Graham Green exploite ainsi pleinement le sentiment de
culpabilité catholique issue du roman de John Galsworthy qu’on retrouve
d’ailleurs dans le personnage de l’accusé à tort et prêtre défroqué (Hay Petrie)
acceptant son châtiment sans se défendre car se reprochant d’avoir dépouillé le
cadavre du défunt pour se nourrir.
Ainsi les séquences de procès sont traitées
à égalité avec les derniers moments ensemble de Larry et Wanda, les joutes
verbales de la cour s’alternant avec la ballade en ferry et la joie de façade
du couple arpentant une fête foraine. Le questionnement moral sur l’attitude à
adopter est constant et fort ambigu avec l’attitude discutable de Leslie Banks
bien plus poussé par sa propre ambition que le salut de son frère dans l’aide
qu’il lui apporte. L’acteur offre une prestation brillante où l’on ne sait déchiffrer
la distance entre compassion réelle et calcul, jouant habilement de sa
semi-paralysie faciale pour composer un « méchant » subtil et loin de
celui qui le popularisa dans Les Chasses
du Comte Zaroff.
Le film est le chant du cygne de Basil Dean qui triompha
surtout au temps du muet et au début des années 30 après une carrière de
metteur en scène de théâtre. Cette influence du muet se manifeste
particulièrement dans sa manière d’opposer les deux frères dans les séquences
qui les réunissent (on pense presque à l’opposition fratricide de la période
moderne des Dix Commandements de
Cecil B. DeMille) et où la gestuelle et les expressions traduisent mieux le conflit que les dialogues. Les
scènes de brumes inquiétantes en début de film lorgne sur Jack l’éventreur et
surtout la culpabilité surgit de manière fort expressionniste avec ce visage de
l’accusé apparaissant en surimpression à un Laurence Olivier rongé par le
remord.
Basil Dean n’ose la grande scène romantique et l’abandon
pour ses amants que lors d’un final poignant où Vivian Leigh court après
Laurence Olivier bien décidé à assumer son destin. La démarche absente et le
visage éteint d’Olivier, la course éperdue de Leigh, les ruelles stylisée
traversée et la caméra majestueuse de dean les accompagnants conclut le film
sur un vrai moment de grâce où le soulagement est enfin permis aux héros.
Sorti en dvd zone 2 français chez Elephant Films
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire