Arrêtée pour complicité dans le
braquage d’une banque, Nan Taylor (Barbara Stanwyck) tente de séduire le
procureur David Slade (Preston Foster) qui résiste, et l’envoie en
prison. Elle y fait la rencontre de plusieurs codétenues et cherche à
s’évader grâce à l’aide de ses anciens complices. L’évasion tourne mal,
et les hommes sont tués. À sa sortie, Nan est prête à tout pour se
venger.
Ladies They Talk About
est un Pré Code typique par son questionnement social sur la
rédemption, sa dualité entre provocation et morale bienveillante et bien
sûr son flamboyant personnage féminin typique des "mauvaises filles"
qui traverse le genre. L'originalité viendra du cadre encore inédit du
récit à l'époque, la prison de femmes. Nan Taylor (Barbara Stanwyck) est
une criminelle endurcie depuis son plus jeune âge où elle n'a cessé de
fréquenter les maisons de correction. Son charme et allure innocente
représentent des atouts irrésistible dès qu'il s'agira d duper son
interlocuteur et c'est ainsi que nous la découvrons, faisant les yeux
doux à un agent pour qu'il lui ouvre plus tôt les porte de sa banque et
permette à ses complices de s'y introduire et la dévaliser.
Malheureusement et en dépit de sa perruque blonde, un policier l'ayant
arrêtée par le passé va la reconnaitre et deviner sa possible complicité
malgré l'absence de preuve. Nan va cependant user d'un dernier atout en
séduisant le procureur et ancien camarade d'enfance David Slade
(Preston Foster) qui va user de son influence pour la libérer. Nan lui
avoue néanmoins sa réelle culpabilité avant sa sortie et Slade
incorruptible la fait envoyer à la prison pour femme de San Quentin où
elle va longuement ruminer sa vengeance.
Le récit semble ainsi
devoir évoquer le cheminement moral possible de Nan mais prendra pour
cela des détours inattendus. On découvre ainsi l'univers prison et ses
détenues où il ne règne absolument pas une atmosphère de repentance. Les
figures hautes en couleurs, inquiétante et truculentes sont légions,
assumant parfaitement les raisons qui les ont menées là dans une
énumération savoureuse de leurs crimes. Ces femmes semblent assumer
cette forme d'émancipation jusqu'au bout, évoquant amusées leur méfait
sans que le moindre dialogue ou situation ne les juge (l'ancienne
tenancière de maison close...), la prison étant absoute de toute les
règles de l'extérieur à l'image de cette prisonnière noire invectivant
une aristocrate blanche la traitant en subalterne.
Sous leurs allures
rebelles, elles sont toutes observées avec une humanité s'attardant
autant sur leur frustration physique (avec ce dialogue soulignant le
manque le plus douloureux "la liberté et les hommes" et l'érotisme
latent traversant tout le film) et morale où chacune recréera un
semblant d'environnement personnel dans la décoration de sa cellule.
Nan
est bien évidemment le symbole de tout cela avec son déchirement
amour/haine pour celui qu'il l'a envoyée en prison. On ne sait si elle
veut sortir pour se réfugier dans ses bras ou le faire payer, Barbara
Stanwyck par sa prestation incandescente maintenant le doute jusqu'au
bout, notamment une dernière scène où son regard haineux marque
durablement. Personnage volcanique et ne s'en laissant pas compter, Nan
reste d'ailleurs fidèle à elle-même jusqu'au bout puisque la rédemption
est plus amenée à être sentimentale que morale, au vu d'un des derniers
rebondissements où elle aide des complices à s'évader.
Les figures
féminines apparaissent ainsi impétueuses et passionnées (à l'image du
pendant négatif de Nan, Susie (Dorothy Burgess obsédée par Slade), plus
libres malgré leurs écarts que les hommes toujours unidimensionnels
(David Slade et sa facette religieuse en tête). La prise de conscience et l'apaisement final ne
peut ainsi venir que d'un éveil personnel, la morale et les regards des
autres ne semblant jamais avoir eu prise sur l'indomptable Nan.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner dans la collection Trésors Warner consacrée au Pré Code
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