Robert vient d'être
licencié, sa petite amie le quitte et de surcroît personne ne veut croire au
roman qu'il veut écrire. Alors, pour se détendre, il enlève la fille de son
patron et part en cavale avec elle sur les bras.
Une Vie moins
ordinaire est le troisième film de Danny Boyle et est généralement entouré
d’une aura moins culte que les inauguraux et mémorables Petits meurtres entre amis (1994) et Trainspotting (1996). Le thriller cynique et la chronique opiacée
avait fait montre du gout du réalisateur pour une certaine noirceur et un
humour à froid. On ne l’attendait donc guère dans la comédie romantique dans
son œuvre suivante mais Boyle saura donner un regard singulier et original à sa
romance. Comme dans Trainpotting, il
est de nouveau question de personnages désaxés cherchant leur place dans le
monde. Robert (Ewan McGregor) est un modeste homme de ménage un peu rêveur
écrivant des romans de gare à ses heures perdues perd tout de sa modeste
situation en une journée. Son job où il est remplacé par des robots, sa petite
amie lasse de le voir végéter le quitte et il est expulsé de son appartement.
Dépité par cette avalanche déconvenues, il va s'en prendre à la cause à la
cause de ses malheurs en la personne de son glacial patron M Neville (Ian
Holm).
Toujours aussi empoté, il ne se montrera guère intimidant dans sa
tentative et devra son salut à la fille de Neville, Céline (Cameron Diaz) qu'il
va plus ou moins kidnapper, si ce n'est l'inverse. Céline va s'avérer à sa
manière tout aussi inadaptée à une vie normale que lui mais pour d'autres
raisons qui en font l'exact opposé de Robert. Capricieuse, caractérielle et
colérique elle a l'habitude que le monde se plie à ses désirs et le kidnapping
sera une aubaine puisqu’intervenant alors que son père voulait la mettre au pas
et la faire travailler.
La romance peut alors peu à peu poindre en amenant
chacun des personnages à forcer sa nature, Robert doit prendre confiance et s’imposer
tandis que Céline apprendra à lâcher du lest et abandonner son masque de petite
fille riche désabusée. Boyle introduit les caractères opposés de ses
personnages avec son sens du gimmick habituel, mais ici ornée d’une aura
bariolée à l’opposé du ton sombre de ses premiers films, que ce soit dans le
jeu ahuri d’Ewan McGregor ou dans la spectaculaire introduction de Cameron Diaz
montre son attrait et ses aptitudes avec les armes à feu. On s’amusera donc de
leur alliance décalée, Céline étant forcé de prendre Robert en main pour en
faire un kidnappeur crédible, trop heureuse d’enquiquiner son père.
Sorti en dvd zone 2 français chez Universal
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