Henry (Eric Bana) et
Clare (Rachel McAdams) entament une relation amoureuse, perturbée par les
capacités du premier qui possède des gènes lui permettant de voyager dans le
temps. Toutefois, Henry n'a aucun contrôle sur ce pouvoir et est ainsi propulsé
dans le passé comme dans le futur pour quelques minutes ou plusieurs jours. Il
rencontre à plusieurs reprises sa future femme encore enfant, et s’observe
lui-même à plusieurs étapes de sa vie.
The Time Traveler’s
Wife est une belle romance qui aborde de manière assez singulière la
thématique du voyage dans le temps. Tous les gimmicks habituel à base de
paradoxes temporels, de changement de la
grande Histoire ou d’évènement plus personnels sont absents. Le temps est une
force immuable que les personnages devront subir et au mieux tirer le meilleur
de ses aléas imprévisible. C’est le cas du personnage d’Henry (Eric Bana)
victime d’un étrange don qui le voit s’évaporer à tout moment malgré lui pour
se matérialiser à diverses époques de sa vie. Il n’a aucune prise sur ses sauts temporels
(assorti de l’inconvénient de perdre ses vêtements en route), que ce soit la
période ou le lieu où il se matérialise ce qui sera motif de comédie, de
tension et même de drame au final.
Henry nous apparaît ainsi solitaire en début
de film, survivant plus qu’il ne vit puisqu’il sait que sa malédiction ne lui
permet de rapprocher de personne. Un point d’ancrage lie pourtant ses voyages
avec Clare (Rachel McAdams) jeune femme qu’il croisera à des âges divers
(fillette, adolescente, adulte…), chacun constituant pour l’autre une sorte de
fil rouge amoureux. L’originalité du film (adapté du roman d’Audrey Niffenegger)
est d’aborder la question du voyage temporel sous cet angle intimiste montrer
la difficulté du couple à mener une existence normale alors qu’il peut être
séparé à tout moment pour une période indéfinie.
Henry revit parfois des traumatismes passé (la mort de sa
mère qui ouvre le film) mais n’a aucune prise sur eux. L’idéal est donc de
profiter au mieux de ces moments, que ce soit recroiser la route de sa mère
bien vivante et surtout tisser le lien avec Clare. Les jeux de paradoxes sont
du coup très originaux, un Henry d’un espace-temps différent pouvant amener le
trouble (ce moment où il semble pressentir sa propre mort future et
indéterminée), sauver la situation (le mariage où son moi futur vieilli permet
le déroulement de la cérémonie quand l’autre à disparu) et amener un certain
réconfort quand son incarnation rajeunie va coucher avec une Clare en conflit
avec son Henry. On vit ainsi le
surnaturel sous un angle quotidien, les disparitions mettant en mal l’amour
fusionnel du couple. Une mélancolie et poésie sobre s’immisce ainsi à travers la
mise en scène de Robert Schwentke et la belle complicité de Rachel McAdams et
Eric Bana.
Si le présent est difficile, le futur est incertain entre leur
difficulté à avoir un enfant et surtout que le Henry du futur ne semble jamais
avoir plus de quarante ans... Le scénario écarte tous les questionnements métaphysiques
possibles (si Henry avait évité de rencontrer et s’inscrire dans l’imaginaire
de Clare dès l’enfance leur histoire aurait- elle été possible ?) pour ce
focaliser sur cette romance poignante car réellement sans fin. On aura qu’un
infime aperçu des destinations d’Henry lors de ses sauts et lorsque le drame
frappera, ce ne sera pas une fin mais un possible espacement des rencontres.
Une bien belle idée qui se s’exprime dans un magnifique final où la perte se
mêle à l’espoir infime de se revoir malgré tout, quelque part dans le temps.
Sans l’égaler, le film tutoie d’ailleurs le charme de l’inoubliable Somewhere in Time (1980) de Jeannot
Szwarc.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner
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