Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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jeudi 10 octobre 2019

Le monde lui appartient - The World in His Arms, Raoul Walsh (1952)


En 1850, l'Alaska est un territoire Russe. A San Francisco, Jonathan Clark, un marin aventurier, tombe amoureux de la comtesse Marina Selanova qui fuit un mariage arrangé avec le vil Prince Semyon. Elle cherche un bateau qui la mènera à Sitka en Alaska.

Deux ans après la belle réussite de Capitaine Sans Peur, Raoul Walsh et Gregory Peck collaborent à nouveau pour un autre film épique maritime. Un scénario à la construction exemplaire qui durant sa première heure narre l'idylle entre Gregory Peck et la belle Ann Blyth, tout en mettant en parallèle le conflit entre la Russie et les USA sur la chasse aux phoques avec la situation de l'Alaska. Trop facilement rapproché de la situation de la guerre froide d'alors, les nombreuses tirades anti-russes du film fustigent plus la tyrannie du régime tsariste de l'époque du film que le communisme (le défendant presque, assez paradoxalement). 

Le couple Gregory Peck/ Ann Blyth fonctionne à merveille, Peck apportant un jeu nuancé entre le loup de mer et l'amoureux transi et elle charmante en comtesse aimée pour la première fois pour sa personne et pas sa fortune. Les seconds rôles sont assez truculents, notamment dans la première partie plus comique et picaresque. Parmi les compagnons de Jonathan Clark, le second joué par Rhys Williams balançant des citations bibliques dès qu'il peut est excellent et c'est surtout un extraordinaire Anthony Quinn en "Portugais" fourbe, roublard mais diablement attachant qui emporte l'adhésion. Sa relation amour/haine, presque enfantine avec Peck est un des gros atouts du film.

La reconstitution est somptueuse, entre la première partie où Walsh s'attarde autant à la description des milieux huppés que du San Francisco cosmopolites peuplé de chinois, russes et autres émigrants. La seconde partie en Alaska offre également de belles vues comme cette incroyable séquence de chasse aux phoques (pas mal de stock-shots également à ce moment) où les américains se targuent de s'y prendre de façon plus écologique que les Russes. 

La mise en scène de Walsh sait se faire illustrative à coup de plans contemplatifs envoûtant (tous les passages de romance) ou se doter d'une fouge et d'une énergie peu commune notamment la séquence de course entres les bateaux de Clark et du Portugais, véritable prouesse de réalisation pour les scènes en pleine mer, et de montage entre ces dernières, les séquences en studios et la gestion époustouflante des transparences. La course poursuite finale, plus classique mais une nouvelle fois débordante d'énergie et de mouvement est tout aussi palpitante. Un excellent Walsh dont la bonne humeur communicative imprègne longtemps après la vision.

Sorti en dvd zone 2 français chez Wild Side 


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