Un ranch de Californie du Nord est isolé depuis plusieurs semaines par les rigueurs de l'hiver. Au sein de la maison, tenue par la matriarche Ma Bridges, les conflits font rage. Son mari alcoolique et sa fille Grace assistent impuissants aux affrontements entre les fils, Harold et Curt, qui se disputent les faveurs de la ravissante Gwen. Les deux jeunes hommes montent bientôt une expédition pour tuer une panthère qui décime leur troupeau. Au cours de celle-ci, Harold est tué par le félin.
Track of the Cat est la dernière contribution de William A. Wellman au western, genre auquel il a offert quelques-uns de ses classiques comme L'étrange incident (1943), La Ville abandonnée (1948) et Convoi de femmes (1951). L'étrange incident et La Ville abandonnée étaient particulièrement marquants par leur minimalisme, leur dimension psychanalytique, métaphysique et introspective. On retrouve de cela dans Track of the Cat, western enneigé, élément qui offre souvent des perspectives formelles jouant sur cette volonté d'espace mental. Le leitmotiv d'une panthère noire surgissant aux premières neiges et décimant les troupeaux sert ici de catalyseur pour observer le déchirement d'une famille. Un père sénile, alcoolique et démissionnaire (Philip Tonge), une mère autoritaire et manipulatrice (Beulah Bondi) entoure une fratrie en tout point dissemblable.
Le cadet
Curt (Robert Mitchum) domine de toute sa virilité Art son aîné en
retrait, et Harold (Tab Hunter) le benjamin ayant du mal à s'affirmer.
La traque de la panthère fait ressurgir les dissensions sentimentales
(Curt lorgnant Gwen (Diana Lynn) la fiancée d'Harold) et matérielles
(l'autoritarisme de Curt et la jalousie de la mère empêchant Harold de
prendre son indépendance et se marier) au sein de la famille.
L'isolement hivernal fait de la maison et de ce cadre familial un espace
mental, une prison dont les personnages ne peuvent réchapper.
Dans cet idée, l'environnement enneigé et immaculé de blanc oscille entre réalisme et artificialité. La traque de la panthère se joue dans une nature hostile au sein de laquelle Curt perd de sa superbe, fait face à sa vulnérabilité et à la peur, lui qui s'imaginait tout puissant. La maison familiale et le ranch, avec ses "extérieurs" trahissant le studio acquiert une dimension presque théâtrale durant les différentes invectives mère/fils, mari/femme, belle-mère/bru. Curt centre du monde au sein de sa famille est enfin démuni en dehors du foyer familial, et les plus effacés doivent apprendre à s'imposer en son absence, les vérités peuvent éclater.
Dans cet idée, l'environnement enneigé et immaculé de blanc oscille entre réalisme et artificialité. La traque de la panthère se joue dans une nature hostile au sein de laquelle Curt perd de sa superbe, fait face à sa vulnérabilité et à la peur, lui qui s'imaginait tout puissant. La maison familiale et le ranch, avec ses "extérieurs" trahissant le studio acquiert une dimension presque théâtrale durant les différentes invectives mère/fils, mari/femme, belle-mère/bru. Curt centre du monde au sein de sa famille est enfin démuni en dehors du foyer familial, et les plus effacés doivent apprendre à s'imposer en son absence, les vérités peuvent éclater.
Le film ne convainc pas totalement
malheureusement car il passe à côté du sous-texte représenté par la
panthère. Le passif du vieil indien Joe Sam (Carl Switzer) installe une
portée mystique qui n'est finalement jamais réellement exploitée dans le
film. De même la panthère symbolise un ensemble d'expressions du
refoulé mais cette dimension psychanalytique n'est qu'effleurée
formellement par Wellman.
L'interprétation solide maintient l'implication, notamment un très touchant Tab Hunter et une Beulah Bundi intense (qui pour une fois a enfin l'âge de jouer les vieilles matriarches qu'on lui a fait précocement interpréter) mais il y a parfois un problème de ton dans un ensemble qui se veut tragique, notamment la truculence (certes vraiment drôle) du père et de ses multiples cachettes de whisky. Les quelques inserts et plans d'ensembles de paysage enneigés ne suffisent pas à installer la veine métaphysique attendue.
L'interprétation solide maintient l'implication, notamment un très touchant Tab Hunter et une Beulah Bundi intense (qui pour une fois a enfin l'âge de jouer les vieilles matriarches qu'on lui a fait précocement interpréter) mais il y a parfois un problème de ton dans un ensemble qui se veut tragique, notamment la truculence (certes vraiment drôle) du père et de ses multiples cachettes de whisky. Les quelques inserts et plans d'ensembles de paysage enneigés ne suffisent pas à installer la veine métaphysique attendue.
On est loin des grands
westerns psychologiques comme La Vallée de la peur ou Les Furies,
voire en versant plus contemporain Celui par qui le scandale arrive,
toujours avec Robert Mitchum. A ce titre l'ultime confrontation avec la
panthère (avec le choix de ne jamais la montrer qui reste pertinent) est
un rendez-vous manqué, et malgré la délivrance que cet acte constitue
pour Harold, l'allant de quasi-happy-end malgré deux deuils terribles
paraît assez incongru. Même s'il ne tient pas les promesses de son
argument initial, Track of the Cat demeure malgré tout un Wellman digne d'intérêt, même si mineur dans son œuvre.
Sorti en dvd français chez Paramount
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