Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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vendredi 14 décembre 2012

La Merveilleuse anglaise - The Fast Lady, Ken Annakin (1962)


Murdoch mène une paisible vie de fonctionnaire jusqu'au jour où Claire Chingford, séduisante jeune fille, croise accidentellement sa route. Rapidement amoureux d'elle, Murdoch, afin de l'épater et suivant les conseils d'un ami, achète une Bentley, merveilleuse voiture anglaise. Malgré l'assistance de son ami Freddy, il rencontre alors d'énormes difficultés pour passer son permis de conduire.

Une comédie anglaise délirante qui constitue une sorte de galop d'essai pour Ken Annakin qui après les bolides ira s'amuser dans un esprit proche avec des avions sur son cultissime Ces merveilleux fous volants dans leurs drôles de machines (1965). L'ambiance rappelle surtout un autre bijou anglais de la comédie automobile, le merveilleux Genevieve de Henry Cornelius (1953) auquel on pense beaucoup ici dans l'humour décalé, l'ambiance bucolique et les couleurs éclatantes. Murdoch (Stanley Baxter) est un modeste fonctionnaire vivant à l’abri de toute agitation si ce n'est les turbulents automobilistes qui lui gâchent la vie.

Lors d'une promenade à vélo il a maille à partir avec un particulièrement vindicatif, le richissime et amateur de vitesse Charles Chingford (James Robertson Justice) qui le propulse sur le bas-côté. Ayant retrouvé l'adresse du malotru, il s'y rend pour lui expliquer son fait mais tombe sous le charme de sa fille Claire (Julie Christie). Toute autant amatrice de bolide que son père, Claire n'est pas insensible à Murdoch qui va devoir surmonter son aversion des volants pour la séduire en maîtrisant The Fast Lady, bolide Bentley dans lequel il souhaite promener son élue.

Le film s'avère particulièrement jubilatoire par ses situations délirantes et son casting inspiré. The Fast Lady révèle entre autre Stanley Baxter futur star comique de la Tv anglaise et ici très touchant en doux rêveur maladroit. Avant son explosion l'année suivante dans le Billy Liar de John Schlesinger, Julie Christie dévoile ici une espièglerie et un charme contagieux tandis que James Robertson Justice est des plus savoureux en papa bougon. Pour tous ceux ayant passé de difficiles moment à l'obtention de leur permis de conduire, les malheurs de notre héros feront rire aux éclats à travers quelques moments fantasmés (le rêve où il se voit pilote de formule 1) et vrais gaffe dans la réalité où il provoque le chaos sur les routes par son incompétence à la conduite.

Annakin alterne pure artificialité dans les scènes en voiture pour renforcer le côté cartoonesque (avec transparences bien visibles même si bien intégrées, décalage entre action au volant et répercussion sur la route, posture de conduite impossible) avec une furie communicative lorsqu'il s'agit d'appuyer sur le champignon. Murdoch est ainsi grandement tourné en ridicule lors de moment où Annakin joue sur la lenteur des engins (la longue scène où il s'avère incapable de changer une roue) ou au contraire la non maîtrise de leur explosivité lorsqu'il s'encastre joyeusement sur tout objet se trouvant sur son passage notamment les hilarantes scènes à l'auto-école.

Le message du film est d'ailleurs ambigu, moquant tout à la fois les fanfaronnades (le colocataire goujat joué par Leslie Phillips qui enchaînent les bimbos peu farouches sur sa banquette arrière) et le manque de savoir vivre des conducteurs (grands moments où Murdoch apprend à jurer comme un charretier pour se faire respecter des autres conducteurs) tout en vantant l'épanouissement d'un personnage "pur" cédant à tous ses penchants. Murdoch s'avérera au fur et à mesure tout autant galvanisé par la vitesse et dangereux sur la route que ceux contre lesquels il pestait en début de film par amour.

Sous l'humour la fascination matérielle et sociale pour la voiture est quelque peu fustigée (l'enjeu du film la main de Claire dépendant même au final de la maîtrise du volant par Murdoch, symbole sous-jacent de virilité acquise, le titre dans un élan machiste désignant autant la voiture que Julie Christie) même si heureusement le personnage de Julie Christie y échappe par son vrai tempérament casse-cou.

 On savourera la caractérisation des personnages tel Stanley dont les origines écossaises sont sources de charme exotique (la scène onirique où Julie Christie tombe amoureuse de lui) et de fous rires puisqu'en cas de contrariété il retrouve le plus incompréhensible des accents scottish.

Après une longue montée en puissance, le film lâche définitivement les chevaux (si on ose dire) lors d'une extravagante course poursuite finale truffée de gags outranciers et filmé en virtuose par Annakin. Sans atteindre le charme british de Genevieve, The Fast Lady est un divertissement des plus plaisant qui fera un triomphe au box-office anglais en se classant parmi les 10 plus gros succès de l'année.


Sorti en dvd zone 2 anglais sans sous-titres 

4 commentaires:

  1. super blog mais ou trouve t'on de si beaux films a67 ans je voudrai en devorer a pleine lunette merci pour ce boulot merveilleux continuez encore merci

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  2. Ken Annakin... Musique de bastringue... une bagnole qui rigole... Hum... Je le sens moyen moyen, celui-là... Je sais pas pourquoi mais ça m'évoque des franchouilleries genre "Les Cracks" avec Bourvil ou "Le Petit baigneur" avec de Funès....mais à l'anglaise.
    Bon, malgré le grand bien que je pense de ce blog et toute cette sorte de choses, je crois que je vais rester méfiante et ne pas vous suivre sur ce coup-là... ça sent trop le... comment dire... la marmelade jam périmée et la clotted cream de 8 jours ... Indeed !
    L.F.

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  3. Pas sûr qu'il vous plaise mais c'est assez truculent et sympathique et plus réussis pour du Annakin que le plus connus "Ces Merveilleux fous volants..." (mon amour immodéré pour Julie Christie a fait le reste ^^).

    Par contre dans la veine comédie romantique automobile à l'anglaise que je cite comme grosse influence ici "Genevieve" est vraiment un petit bijou de charme et de drôlerie l'amateur de vroum vroum comme de romance surannée y trouve son compte ! j'en parlais plus en détail là

    http://chroniqueducinephilestakhanoviste.blogspot.fr/2012/06/genevieve-henry-cornelius-1953.html

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  4. Moi aussi j'aime beaucoup Julie Christie. En revanche, Je m'endors toujours à la 17e minute de "Ces merveilleux fous volants...". J'ai essayé 2 fois, puis renoncé.
    J'adore Kay Kendall, par contre, et son nez en tremplin de piscine ! Surtout quand elle joue de la trompette (je ne pouvais pas dire "nez en trompette" ç'aurait fait une répétition.
    "Genevieve" étant lui-même un clin d'oeil... aux films muets.
    Lisa F.

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