Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram
Bill et Jack sont deux ingénieurs
ferroviaires. Les choses se gâtent dès lors que premier commence à
éprouver de l'attirance pour la femme du second...
Other
men’s women est une grande réussite Pré-Code qui plus que par les
audaces morales auquel on associe le genre brille surtout par une pureté
narrative et émotionnelle donnant un récit à la fois poignant, juste et
à la concision parfaite. Bill White (Grant Withers) est un agent
ferroviaire jovial et attachant auquel il ne manque qu'un environnement
idéal pour laisser s'exprimer ses qualités.
En attendant, il court
plutôt les filles de mauvaises vies et accumule les dérapages alcoolisé
dans une existence sans but sorti de son travail. Après l'écart de trop
il est expulsé de sa résidence mais son ami et partenaire Jack Kulper
(Regis Toomey) le récupère en le logeant chez lui. Là l'environnement
paisible et surtout les attentions de Lily (Mary Astor) l'épouse de Jack
en font enfin un autre homme mais au prix d'un désir coupable et de la
mise en péril d'une belle amitié.
Wellman fige avec une belle
cohérence les caractères de ses personnages, en fonctionnant constamment
dans le contraste. La vision quasi documentaire du travail ferroviaire
installe l'amitié solide entre Bill et Jack à travers leur complicité et
la confiance mutuelle nécessaire à la synchronisation de leur tâche.
Ils ne font qu'un alors que Bill sorti de ce cadre semble une âme perdue
(la scène d'expulsion quelque peu alcoolisée et hilarante avec la
logeuse bègue colérique), un enfant sans repère. Des repères qu'il va
trouver dans le doux foyer tenu par Lily où tout évoque une pureté
absente du monde extérieur.
La maison spacieuse toute blanche dans sa
façade et ses intérieurs chaleureux s'oppose au bar de la gare encombré,
les repas préparé avec amour par Lily sont bien plus appréciable que
ceux quelconques dévorés en solitaire au comptoir. Et bien évidemment
Lily est un pur pendant inversé de la vulgaire mais attachante Mary
(Joan Blondell). Mary Astor mêle magnifiquement séduction et douceur qui
font craquer dès sa première apparition où tout homme ne désirerait
plus qu'être choyé par elle. C'est sa présence si douce qui permet à
Wellman d'instaurer en quelques scènes à peine une inévitable tension
érotique avec Bill qui n'a jamais connu tel quiétude.
L'adultère
est amené avec une vraie retenue, aussi brièvement épanouissant que
coupable aux regards des liens qu'a pris soin de tisser Wellman. Le
drame s'instaure donc, ramenant chacun à une forme de statu quo qui ne
peut plus être le même pour des raisons morales (Bill cédant à ses
travers mais désormais rongé par la culpabilité), physique (Jack
diminué) et en sentimentales avec Lily se sacrifiant au nom du devoir.
Le rebondissement final permettant de réunir les amants (et permettant
de garder la morale sauve) parait facile sur le papier mais d'une telle
force dans son spectaculaire accomplissement que l'on en oublie vite les
ficelles tant la scène est touchante. L'épilogue use d'ailleurs d'une
délicatesse et d'une finesse brillante pour contrebalancer, suspendant
par un échange final des retrouvailles que l'on sait inévitable.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner dans leur collection Forbidden Hollywood consacré aux films Pre-Code
Adjugé, vendu ! Merci pour le billet, qui m'a aidée à m'orienter dans les parutions "Forbidden Hollywood". (Nous adorons cette collection...) Quel effet cela fait-il d'être prescripteur ?
Warner fait vraiment du beau travail, entre les raretés "Trésor Warner" et cette collection Forbidden Hollywood avant il valait systématiquement se tourner vers le zone 1 et là toutes ces merveilles sont disponible chez nous. Sinon oui c'est très agréable d'être prescripteur et on me le rend bien aussi (c'est grandement grâce à vous que je suis un fondu des productions Gainsborough avec le coffret Granger et Margaret Lockwood !) !
Adjugé, vendu ! Merci pour le billet, qui m'a aidée à m'orienter dans les parutions "Forbidden Hollywood". (Nous adorons cette collection...)
RépondreSupprimerQuel effet cela fait-il d'être prescripteur ?
Warner fait vraiment du beau travail, entre les raretés "Trésor Warner" et cette collection Forbidden Hollywood avant il valait systématiquement se tourner vers le zone 1 et là toutes ces merveilles sont disponible chez nous. Sinon oui c'est très agréable d'être prescripteur et on me le rend bien aussi (c'est grandement grâce à vous que je suis un fondu des productions Gainsborough avec le coffret Granger et Margaret Lockwood !) !
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