Le père Brown, un prêtre catholique, se
voit confier la mission de soustraire une croix de grande valeur à la
convoitise d'un voleur réputé. Or, l'ecclésiastique entend contrecarrer
le vol, tout en sauvant l'âme du malfaiteur.
Father Brown
est la troisième adaptation du célèbre personnage de prêtre détective
créé par G.K. Chesterton. Le film est en fait le remake de Father Brown, Detective (1934)
première transposition de Edward Sedgwick avec Walter Connolly dans le
rôle-titre. Le film de Robert Hamer reprend le principe du scénario de
cette première version en adaptant la nouvelle La croix bleue
(première des 51 nouvelles consacrée au personnage) mélangée à
l'intrigue d'autres nouvelles. Le mélange d'humour anglais et de vraie
intrigue policière alambiquée offre donc une illustration réussie du
personnage, bien aidé par l'interprétation facétieuse d'Alec Guinness.
La
scène d'ouverture donne une bonne idée de la singularité des enquêtes
du père Brown. Alerté par un cambriolage, des policiers ne voient pas le
vrai voleur s'échapper et trouve notre héros en train de remettre le
butin en place. On découvrira que le voleur était un paroissien que le
prêtre a couvert et remis sur le droit chemin avec humour en lui
signifiant qu'il était un bien piètre criminel. En effet, le goût pour
les énigmes criminelles du père Brown n'est pas un passe-temps mais au
contraire une part entière de son sacerdoce religieux où il s'entend à
remettre les malfrats qu'il coince sur la voie de l'honnêteté. On évite
tout prêchi-prêcha religieux grâce à l'humour des situations et de la
truculence du personnage, gaffeur, lunaire et inoffensif en apparence
mais à l'intelligence redoutable. Il va avoir à faire à forte partie
lorsqu'il devra mettre à l'abri de Flambeau, un voleur chevronné et
caméléon la prestigieuse croix de sa paroisse.
Le duel entre le père
Brown et Flambeau est amené avec brio, le voleur étant interprété par
Peter Finch. Les deux rivalisent de subtilité pour duper l'autre et sans
trop en dire le moment où les masques tombent est savoureux, l'acuité
de Brown fonctionnant pas sur l'observation des lieux et des objets mais
de celles des âmes humaines qu'il sait observer et souhaite apaiser.
Dès lors, tout en ayant démasqué Flambeau, Brown décèle la fragilité
secrète en lui et décide de lui éviter l'arrestation, le traquant pour
mieux l'absoudre. On aura ainsi une intrigue très ludique où la police
piste le père Brown afin de remonter jusqu'à Flambeau. Peter Finch en
simili Arsène Lupin volant pour le plaisir de l'adrénaline offre une
prestation à la vulnérabilité subtile et dégage une classe folle. Le duo
formé avec Guinness fonctionne à merveille et finalement on regrettera
que le film soit si court tant il y avait matière à pousser plus loin le
jeu.
Très agréable même s'il y avait matière à rendre la chose
plus tortueuse (d'autant que certaines résolutions des nouvelles s'avère
très inventives) mais on passe un bon moment. A noter une curiosité,
une partie de l'intrigue se déroulant en France on trouve Gérard Oury
encore acteur dans un rôle de flic franchouillard amusant.
Sorti en dvd zone 2 anglais chez Sony
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