Toshiya Fujita conclut sa Folk Song Trilogy avec ce Virgin Blues. Le fil rouge du cycle repose sur une jeunesse ne sachant pas trouver sa place au sein de la société japonaise. Dans Red Paper Lantern cela se manifeste par un couple à l'union prématurée dont l'instabilité se manifestera par leur multiples déménagements. Younger Sister
effectue le mouvement inverse avec une fratrie ne voulant pas sortir du
cocon de l'enfance que représente leur ancien foyer. Ce troisième met
plus en retrait la dimension familiale pour plus spécifiquement
s'attarder sur la fuite par la jeunesse d'un carcan de vie classique et
étouffant. Nami (Kumiko Akiyoshi) est une jeune étudiante préparant
l'examen d'entrée à l'université avec son amie Chiaki (Miyoko Akaza).
L'ennui et le peu d'intérêt pour les études se devine en filigrane, mais
c'est un larcin les empêchant de rentrer à la pension universitaire où
les attends la police qui va détourner le destin des jeunes femmes.
Dès
lors démarre une errance plutôt qu'une cavale où Nami va rencontrer
d'autres exclus incapables de rentrer dans le rang. La vie "normale" ne
promet guère d'exaltation, les "bienfaiteurs" croisés oscillant entre
jobs sinistres et criminalité latente. Parmi eux un homme mûr (Hiroyuki
Nagato) un peu escroc qui va suivre Nami dans ses pérégrinations et
s'attacher à elle. Kumiko Akiyoshi dégage toujours la même candeur et
charme mais, si l'on perçoit bien la continuité thématique avec les
autres films, le récit est bien trop décousu pour maintenir l'intérêt
sur la durée. Il y a pourtant de bonnes idées en montrant l'autre
vacuité qu'est l'engagement politique quand Nami trouve momentanément
refuge dans une sorte de foyer de militants gauchistes, mais là aussi
phagocyté par l'ambition des adultes.
Fujita fustige autant le carcan
adulte reposant sur l'ennui (la vie rurale ennuyeuse de la famille de
Nami) que l'immaturité de ses personnages ne faisant pas face à leurs
actes - puisque sans la fuite première le chapardage initial aurait sans
doute été plus simplement résolu. La narration un peu chaotique est
bien moins étudiée que dans les précédents films et l'aspect urbain et
social moins présent dans l'esthétique d'ensemble. Pas désagréable mais
conclusion en demi-teinte tout de même.
Sorti en dvd japonais
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