Poursuivi par le Shérif Franciscus, Jed Trigado est sauvé par Sonny, une jeune fille aux allures masculines. Le couple va alors se livrer aux pillages des banques, se transformant en "Bonnie & Clyde" du Far West, avec à leurs trousses le redoutable Franciscus...
Le western spaghetti et d’autant plus ce rustre de Sergio
Corbucci ne nous aura guère habitué à des regards bienveillant envers les
personnages féminins (si ce n’est la Claudia Cardinale de Il était une fois dans l’Ouest) et l’amateur sera donc bien
surpris par cette variante romantique du genre. Silhouette en arrière-plan,
victime ou simple repos du guerrier, la figure féminine du western italien prend
une étonnante envergure à travers l'opposition entre Tomas Milian et Susan
George.
D'un côté Milian se délecte à camper un véritable porc mal embouché et
macho qui va sévèrement malmener pendant une bonne moitié de film Sonny
(Susanne George) garçonne maladroite souhaitant s’associer à lui. Susan George
campe un personnage intéressant et complexe, tentant de dissimuler sa féminité
pour prouver à Milian qu'elle peut l'égaler en tout, mais c'est quand elle fait
montre de sa fragilité et de ses sentiments qu'elle parvient à émouvoir la
brute épaisse qui va lentement succomber.
Le film se partage ainsi entre un Bonnie and Clyde spaghetti
mais par son alternance entre sérieux et atmosphère détendue peut évoquer Butch Cassidy et le Kid mixte avec des soupçons
de grosse comédie italienne lors des disputes mémorables du couple où les
insultes pleuvent (la vf d’époque bien gratinée et imagée dans la vulgarité
causera quelques fous rires). Corbucci sait
également tisser des situations originales dans l’action notamment celle bien
tendue où les héros sont cachés sous du grain que Telly Savalas décide faire
flamber pour les faire sortir. Le film
pêche uniquement par son scénario tenant entièrement à son attractif couple
mais n'ayant pas grand-chose à proposer hormis une course poursuite basique.
Le
postulat original résume donc tout entier l’ensemble
mais l’énergie, l’humour et le rythme déployé s’avère fort divertissant. Hormis
notre duo, Telly Savalas incarne un méchant mémorable et obstiné avec une idée intéressante que sa déchéance physique au fil du récit. Très beau score de Morricone qui mélange le
ton désenchanté de Il était une fois la
Révolution (on retrouve le gimmick répétant le nom d'un personnage dans un
thème, ici Sonny) et le côté humoristique décalé de Mon Nom est Personne. Un vrai sang neuf dans un western spaghetti alors largement sur le déclin.
Sorti en dvd zone 2 français chez Wild Side
ton blog est excellent.j'ai decouvert plusieurs films grace a toi.merci."far west story" par exemple.
RépondreSupprimer