Alors que Tim vient
d'avoir 21 ans, il apprend par son père qu'il peut voyager dans le temps, ce
qui est pour lui enfin une chance de trouver une petite-amie.
Grand pape de la comédie romantique à l’anglaise, Richard Curtis
aura signé de petits classiques du genre d’abord en tant que scénariste (Quatre mariages et un enterrement
(1994), Coup de foudre à Notting Hill
(1999), Le Journal de Bridget Jones
(2001)) qu’en tant que réalisateur avec la ravissante meringue Love Actually (2003). About Time semble au départ sortir de l’agréable
ronronnement des œuvres précitées par son postulat intrigant : découvrant
à ses 21 ans le don des hommes de sa famille pour voyager dans le temps, le
jeune Tim (Domhnall Gleeson) va s’en servir pour trouver l’amour. Les romances
sur fond de voyage temporel ont pu versant dramatique donner des films
marquant, que ce soit le magnifique Quelque part dans le temps (1980) de Jeannot Szwarc ou le plus récent Hors du temps (2009 et déjà avec Rachel
McAdams) mais il était intéressant de voir le sujet traité sous l’angle plus
léger et pétillant de la comédie romantique.
Richard Curtis n’exploite
réellement son pitch qu’une fois avec le premier amour déçu de Tim, ce dernier
constatant qu’il lui est impossible de se faire aimer par la belle Charlotte
(Margot Robbie) même en étant préparé et quel que soit le moment, l’amour étant
une affaire d’alchimie instantanée impossible à surmonter. On aurait aimé voir
la quête amoureuse de Tim se poursuivre dans nombre de situations et
déconvenues potentielles mais on sent vite venir le message attendu de « feel
good movie » à savoir profiter du moment présent. Dommage que le héros ne
se perde pas plus avant d’en arriver là puisqu’il va vite trouver l’amour avec
Mary (Rachel McAdams).
Ce qu’il perd en
inventivité, le film le rattrape par ses personnages très attachant. Le ton
reste très intimiste, notamment par l’usage restreint mais intéressant des
fameux paradoxes temporel. Les changements effectués par Tim seront ainsi sans
conséquence tant qu’il n’est pas père de famille et ne remonte pas au-delà de
la naissance de ses enfants, donnant ainsi des effets étonnants et surtout une
poignante scène finale. La restriction du pouvoir va ainsi de pair avec l’accession
à l’âge adulte, forçant Tim à trouver les solutions à ses problèmes dans le
présent, notamment le mal de vivre de sa sœur Kit Kat (Lydie Wilson).
Les sauts
dans le temps ne seront qu’un refuge éphémère à recroiser les disparus aimé
mais jamais plus. La relation avec le père lunaire incarné par l’excellent Bill
Nighy est des plus touchantes, guidant son fils vers les plaisirs simple que
procure le don plutôt qu’un usage plus ambitieux évacués dès la révélation en
ouverture. Domnhal Gleeson jeune homme maladroit et timide devient donc un
homme sous nos yeux, goutant aux bonheurs et pertes ordinaires de l’âge adulte
amenées avec une grande justesse par le script de Richard Curtis jusqu’à un renoncement
final poignant. Le réalisateur touche juste dans l’émotion, même s’il est tout
de même dommage d’avoir un film si prévisible et linéaire. Un bon moment tout
de même.
Sorti en dvd zone 2 français chez Universal
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