mardi 7 mai 2013
La Plage déserte - Jeopardy, John Sturges (1953)
Une famille américaine part passer des vacances sur une plage déserte de la Californie Mexicaine. Le père se retrouve coincé par une poutre alors que la marée monte. La mère (B. Stanwyck) part chercher du secours.
Un thriller astucieux et rondement mené par John Sturges. L'atmosphère du film l'inscrit un peu dans la lignée des série B routière façon Ca commence à Vera Cruz tout en annonçant des futurs thrillers en grand espaces comme Breakdown (1997) de Jonathan Mostow. Sturges brille ici par sa capacité à faire monter la tension.
La petite famille Stilwin décide d'aller passer ses vacances sur une plage mexicaine et la voix off de la mère (Barbara Stanwyck) déroule la première partie du périple comme un charmant dépliant touristique accompagné des quelques images pittoresques locales. Plus le cadre s'épure, plus le suspense monte insidieusement sans qu'aucun danger ne se manifeste réellement l'angoisse naissant progressivement de l'isolation de la famille sur les routes désertes puis sur cette plage abandonnée.
Ainsi amené le suspense naît de manière inattendue en jonglant entre les éléments naturels et une menace extérieure bien humaine. Une berge en bois brinquebalante va ainsi constituer un piège fatal pour le père (Barry Sullivan), obligeant la mère à courir seule les routes sinueuses du Mexique et ses mauvaises rencontres potentielles. Cela se fera avec un évadé (Ralph Meeker) qui va prendre Stanwyck en otage tandis que la marée menace de submerger son mari.
Entre poursuites en voiture énergiques et tension sexuelle palpable entre kidnappeur et kidnappée bien aidé par la prestation menaçante de Ralph Meeker. Barbara Stanwyck est excellente également, passant de la femme apeurée et paniquée à la séductrice froide pour parvenir à ses fin, prête à tout pour sauver les siens. Code Hays oblige, toute l'ambiguïté potentielle de la relation entre un Meeker à la présence animale et Stanwyck est atténuée, ce qui reste tout de même une qualité au vu de la concision d'un récit allant droit au but (à peine plus d'une heure).
Le scénario ne se détourne jamais de son objectif de sauvetage familial et finalement l'ambiguïté naît quand même habilement avec la dimension ange/démon de Meeker présenté comme néfaste et individualiste quasiment jusqu'au bout mais qui aura pourtant été le seul recours possible. Un bref moment d'humanité qui provoque un étonnant intérêt quant à son sort final bien exprimé par la tirade finale teintée de regret de Barbara Stanwyck. Bon petit suspense.
Sorti en dvd zone 1 chez Warner (mais le disque est multizone) et doté de sous-titres français
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire