En Libye, en 1942, un commando doit faire sauter des dépôts d’essence allemands. Près d’El-Alamein, Cyril Leech, mercenaire, revient de mission avec la dépouille de l'officier anglais chargé de la mission précédente...
Play Dirty est un
des nombreux films de commando produit dans la foulée du succès des Douze Salopards (1967) de Robert Aldrich. Le film en évoque d’ailleurs une sorte de variante
dans le désert et en prolonge les thématiques à savoir une unité composée des
pires raclures (la scène de présentation de chacun et de ses méfaits est délectable)
envoyé en mission suicide, les tâches les plus « sales » devant être
réalisée par des sales types comme se plaît à le souligner le titre. Grande
différence cependant, Aldrich soufflait le chaud et le froid en soulignant les
déviances de ses soldats tout en leur conférant une réelle dimension héroïque
et créant une nouvelle race d’anti héros au cinéma.
Le commando ne sera finalement peu caractérisé (même si
leurs instinct barbare resurgissent quand une infirmière allemande est faite
prisonnière) l'intrigue se concentrant sur l'opposition entre Michael Caine (un
rôle voisin de celui qu'il tenait dans Zoulou)
soldat sans expérience du front et parachuté là à cause de ses connaissances en
hydrocarbure et Leech (Nigel Davenport) vieux baroudeur corrompu peu préoccupé
du drapeau.
L'inexpérience de l'un et son apprentissage du terrain
opposé à la rudesse de l'autre constitue le ciment de l'intrigue où l'ennemi
allemand pointe finalement peu son nez malgré la menace latente. Tous les
aspects de la guerre dans le désert sont rigoureusement abordés avec la
difficulté du terrain, le climat et également les possibilités inédites qui y
sont offertes comme une attaque surprise en pleine tempête de sable. Le cynisme
est de mise avec l'image de l'armée en prenant un sacré coup avec officiers
carriéristes, supérieurs s'attribuant sans vergogne les idées des autres,
n'hésitant pas à sacrifier leurs propre homme sur un changement de stratégie. La lâcheté ordinaire de Caine et le pragmatisme intéressé de Davenport se rejoignent ainsi dans un même élan, les deux représentant le revers d'une même pièce constituant cette armée corrompue.
Le
résultat, efficace et cinglant ne laisse pas à deviner les aléas d’un tournage
mouvementé. Richard Harris tenait à l’origine le rôle finalement repris par
Nigel Davenport mais devant les changements de scénario quitta le tournage au
bout de quelques jours. Un départ qui entraîna aussi celui du réalisateur
initial René Clément remplacé donc par André de Toth à l’origine
producteur. De Toth mène le tout avec
son savoir faire habituel et signe un des meilleurs film de guerre des 60’s
dont le cinglant final marque durablement.
Sorti en dvd zone 1 chez MGM avec VF et sous-titres anglais
On frémit à l'idée que René Clément aurait pu...
RépondreSupprimerBrrr.
Et en plus c'est le dernier film réalisé par de De Toth, c'est ce qui s'appelle conclure avec panache ! ;-)
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