Dévoreur de pellicule monomaniaque, ce blog servira à commenter pour ceux que cela intéresse tout mes visionnages de classiques, coup de coeur et curiosités. Je vais tenter le défi de la chronique journalière histoire de justifier le titre du blog donc chaque jour nouveau film et nouveau topo plus ou moins long selon l'inspiration. Bonne lecture et plein de découvertes j'espère! Vous pouvez me contacter à justinkwedi@gmail.com, sur twitter et instagram

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mercredi 29 mai 2013

Enfants de salauds - Play Dirty, André de Toth (1968)


En Libye, en 1942, un commando doit faire sauter des dépôts d’essence allemands. Près d’El-Alamein, Cyril Leech, mercenaire, revient de mission avec la dépouille de l'officier anglais chargé de la mission précédente...

Play Dirty est un des nombreux films de commando produit dans la foulée du succès des Douze Salopards (1967) de Robert Aldrich. Le film en évoque d’ailleurs une sorte de variante dans le désert et en prolonge les thématiques à savoir une unité composée des pires raclures (la scène de présentation de chacun et de ses méfaits est délectable) envoyé en mission suicide, les tâches les plus « sales » devant être réalisée par des sales types comme se plaît à le souligner le titre. Grande différence cependant, Aldrich soufflait le chaud et le froid en soulignant les déviances de ses soldats tout en leur conférant une réelle dimension héroïque et créant une nouvelle race d’anti héros au cinéma.

Le commando ne sera finalement peu caractérisé (même si leurs instinct barbare resurgissent quand une infirmière allemande est faite prisonnière) l'intrigue se concentrant sur l'opposition entre Michael Caine (un rôle voisin de celui qu'il tenait dans Zoulou) soldat sans expérience du front et parachuté là à cause de ses connaissances en hydrocarbure et Leech (Nigel Davenport) vieux baroudeur corrompu peu préoccupé du drapeau. 

L'inexpérience de l'un et son apprentissage du terrain opposé à la rudesse de l'autre constitue le ciment de l'intrigue où l'ennemi allemand pointe finalement peu son nez malgré la menace latente. Tous les aspects de la guerre dans le désert sont rigoureusement abordés avec la difficulté du terrain, le climat et également les possibilités inédites qui y sont offertes comme une attaque surprise en pleine tempête de sable. Le cynisme est de mise avec l'image de l'armée en prenant un sacré coup avec officiers carriéristes, supérieurs s'attribuant sans vergogne les idées des autres, n'hésitant pas à sacrifier leurs propre homme sur un changement de stratégie. La lâcheté ordinaire de Caine et le pragmatisme intéressé de Davenport se rejoignent ainsi dans un même élan, les deux représentant le revers d'une même pièce constituant cette armée corrompue.

Le résultat, efficace et cinglant ne laisse pas à deviner les aléas d’un tournage mouvementé. Richard Harris tenait à l’origine le rôle finalement repris par Nigel Davenport mais devant les changements de scénario quitta le tournage au bout de quelques jours. Un départ qui entraîna aussi celui du réalisateur initial René Clément remplacé donc par André de Toth à l’origine producteur.  De Toth mène le tout avec son savoir faire habituel et signe un des meilleurs film de guerre des 60’s dont le cinglant final marque durablement.

Sorti en dvd zone 1 chez MGM avec VF et sous-titres anglais

2 commentaires:

  1. On frémit à l'idée que René Clément aurait pu...
    Brrr.

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  2. Et en plus c'est le dernier film réalisé par de De Toth, c'est ce qui s'appelle conclure avec panache ! ;-)

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