ux États-Unis, en 1864, lors de la Guerre de
Sécession, un capitaine nordiste est chargé de convoyer un chargement
d'or depuis la Californie vers les banques de l'Union. Il va se heurter
aux opposants des États du Sud et devoir notamment se mesurer à un
officier particulièrement agressif de la Confédération.
Sixième collaboration entre Randolph Scott et Budd Boetticher, Westbound ne s'inscrit cependant pas dans le légendaire cycle Ranown (Sept hommes à abattre (1956), L'Homme de l'Arizona (1957), Le vengeur agit au crépuscule (1957), L'Aventurier du Texas (1958), La Chevauchée de la vengeance (1959), Comanche Station
(1960)) notamment par l'absence de Burt Kennedy au scénario. Du coup le
postulat, son déroulement et les interactions du script de Berne Giler
sont nettement plus conventionnels que ceux des films Ranown. Randolph
Scott incarne une figure plus avenante, moins taiseuse et tourmentée que
dans les autres films (le motif récurrent de la vengeance étant plus
ténu).
L'argument assez original parvient cependant à entremêler
habilement conflits personnels, cynisme du profit et Guerre de
Sécession. Ce sont les trois écueils auxquels se heurte le capitaine
nordiste John Hayes, de retour au pays alors qu'il est chargé de
convoyer l'or de l'Union. Les embûches semblent au départ politiques
avec les agents des Etats du Sud attaquant les relais et convois mais
l'antagonisme est plus intime avec l'ancien rival amoureux Putnam
(Andrew Duggan) plus animé de lui nuire personnellement qu'animé par la
cause.
Boetticher noue tous ces fils narratifs et thèmes avec une
limpidité exemplaire, les maux de la guerre et la difficile réinsertion
des soldats blessés s'incarnant à travers le jeune Rod (Michael Dante)
mutilé d'un bras et doutant de lui-même alors qu'il retrouve son épouse.
Si l'on ne retrouve pas la profondeur du cycle Ranown, la mise en scène
de Boetticher est au diapason en alternant grands espaces pour incarner
la menace (les silhouettes sinistres de la bande de Mace dominant
toujours le décor en amorce ou en arrière-plan avant de frapper) et
filmage et montage plus heurté dans les explosions de violence brutales.
Michael Pate est pour beaucoup dans ce climat oppressant en incarnant
un méchant particulièrement retors, symbole de ce cynisme brutal et sans
attache.
Tous les personnages sont guidés par une cause dans leurs
agissement, y compris Putnam jaloux de l'amour encore vivace de son
épouse Norma (Virginia Mayo) pour Hayes, mais pas l'infâme Mace dont
même l'appât du gain semble accessoire et semble simplement excité par
le chaos. La durée réduite du film (66 minutes à peine) est un atout
pour une narration alerte mais l'on aurait aimé avoir des éléments
intéressants plus creusés, notamment le miroir que constitue le jeune
couple Michael Dante/Karen Steel résistant dans l'adversité avec celui
impossible Randolph Scott/Virginia Mayo qui semble ne pas y avoir
résisté. Le parallèle aurait rendu moins incongru le sous-entendu final
appuyé d'une nouvelle romance possible dans la dernière scène. Un
western efficace donc même sans atteindre les hauteurs des grands films
du duo.
Sorti en dvd zone 2 français chez Warner
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