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vendredi 3 avril 2020

Stardust - Michael Apted (1974)

Jim McLaine (David Essex) essaie de percer avec son groupe The Stray Cats. Mais ils vont de galère en galère. Jusqu’à ce qu’il recrute un vieil ami Mike (Adam Faith) pour jouer les impressari. Le groupe enregistre bientôt son premier disque qui triomphe en Angleterre puis aux Etats-Unis. C’est le début du succès mais aussi le début de la fin.

Un an après le triomphe commercial de That'll Be the Day sort donc Stardust, sa suite directe cette fois réalisée par Michael Apted. Nous avions laissé le héros Jim McLaine (David Essex) au moment où il abandonnait tout pour endosser une carrière de musicien au sein du groupe Stray Cats. C'est là que nous le retrouvons, végétant et tentant tant bien que mal de gravir les échelons avec sa formation. Il va contacter son ancien compagnon d'infortune Mike (Adam Faith qui reprend le rôle tenu par Ringo Starr dans le premier film) dont le bagout pourrait bien les aider en tant que manager.

Après la nostalgie des années 50 de That'll Be the Day, c'est celle du début sixties qui est à l'honneur avec à l'émergence des groupes Mersey-beat en Angleterre dans le sillage des Beatles puis la British Invasion qui les fera exploser aux Etats-Unis. Le film était certainement précurseur à l'époque dans son évocation sans fard du rise and fall d'une rock star, mais nombre de situations ont depuis été largement usée (le récent biopic de Queen Bohemian Rapsody en décalque complètement la structure et certains personnages comme le manager toxique). Tant que l'on reste dans le fantasme sixties cela reste agréable, que l'ambiance de pubs enfumés où le groupe fait ses premières armes, la promiscuité des premières tournées mouvementées à l'économie ou encore la frénésie des premières fans.

La suite est un peu plus attendue même si reposant sur la réalité qui fit imploser beaucoup de groupe, à savoir la quête de réussite sur le marché américain et l'exploitation par les financiers à coup de formatage et de tournées harassantes. Jim McLaine déjà moralement douteux dans le premier film cède joyeusement à tous les clichés de la rock star décadente. Ego surdimensionné le poussant à faire de ses partenaires des faire-valoir (les Stray Cats devenant Jim McLaine and the Stray Cats), coucheries multiples avec les groupies et consommation effrénée de drogues diverses. On perd l'originalité de ton et l'atmosphère lumineuse de That'll Be the Day pour montrer l'envers du rêve auquel aspirait Jim dans ce second film, et qui relève d'un enfer de solitude. L'un des atouts de cette suite réside néanmoins dans sa mise en scène.

Claude Whatham excellait à reconstituer une époque révolue dans de belles vignettes (ce qu'il confirmera d'ailleurs en signant par la suite le beau film pour enfant Hirondelles et Amazones (1974)) tandis que Michael Apted, venu de la télévision et du documentaire (notamment le culte 7 up)) instaure un style à vif, une urgence et un chaos qui correspond bien aux excès des personnages. David Essex est une nouvelle fois très bon, le jeune homme instable en quête d'ailleurs étant devenu un égoïste ingérable et perché. Là encore la réalité et le cliché de l'époque sont bien rendus, tant dans l'évolution musicale de Jim (les rock gentils des débuts laissant place aux opéras rock aux concepts fumeux, on sent le petit tacle au Tommy des Who pourtant un bon disque) les retraites mystiques de star avec notre héros s'isolant dans un manoir espagnol. L'interprétation globale sauve l'impression de déjà-vu, notamment Adam Faith excellent en manager vampire vivant de trop près le succès de ses poulain, et son pendant carnassier et plus business incarné par un Larry Hagman en répétition pour son futur rôle de JR Ewing.

Le vrai point irréprochable réside, comme dans le premier film, sur la musique. Le chanteur et producteur Dave Edmunds signe tous les morceaux originaux du film (en plus de jouer un des membres du groupe) et décalque brillamment les tendances musicales de chaque période, que ce soit les belles compositions Mersey-beat (son qu'il remettra au gout du jour quand il produira le groupe The Flaming Groovies) ou les grands écarts pompeux du prog rock. Détail amusant, quelques années plus tard il produira les Stray Cats, groupe bien réel cette fois et responsable d'un revival rockabilly au début des années 80. On perd donc le ton singulier du premier film mais cette suite sans surprise n'est pas inintéressante.

Sorti en bluray et dvd zone 2 anglais chez Studiocanal et doté de sous-titres anglais

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