1942. La sculptrice américaine Susan Foster
(Carla Lehmann) en villégiature en Tunisie dissimule l'espion anglais
Alan Thurston (James Mason) à ses poursuivants nazis. Elle décide
d'assister Thurston dans sa mission, retrouver un appareil photo
contenant les plans exacts du futur débarquement des Alliés en Afrique
du Nord. Le Docteur Müller (Walter Rilla) est, quant à lui, sur les
traces de la jeune femme, espérant qu'elle va le mener à l'espion et aux
documents.
Candlelight in Algeria est une énième variation autour du Casablanca
de Michael Curtiz avec ce jeu de dupe et d'espion en Afrique du nord.
Les échanges piquants entre l'espion anglais Alan Thurston (James Mason)
et l'américaine Susan Foster (Carla Lehman) notamment sur leurs
origines respectives n'est pas sans rappeler aussi l'excellent L'Étrange aventurière
de Frank Launder (1946). Le scénario a pour prétexte la
vraie Opération Torch, rencontre secrète
entre Général Clark (envoyé par Eisenhower) et les anglais afin de
planifier le débarquement des Alliés en Afrique du Nord. La sculptrice
américaine se trouve embarqué malgré elle lorsqu'elle recueillera
Thurston poursuivi par les nazis. Ce dernier la charge alors de
récupérer l'appareil photo contenant les plans de cette future manœuvre.
On
est donc entraîné dans un récit alerte et plein de rebondissements.
L'Alger de studio charme par son aspect pittoresque et factice assumé,
le réalisme du cadre important moins que la complicité du couple et des
dangers qu'il rencontre. Les autochtones sont donc des silhouettes un
peu clichés, tout comme les français vichyste et résistant, à
l'exception de la serveuse amoureuse de Mason Yvette (Pamela Stirling)
assez touchante (et pendant de la Yvonne amouraché de Bogart dans
Casablanca). Ces raccourcis et simplification ne dérangent pas trop tant
l'ensemble parvient à tenir en haleine, notamment grâce à un mémorable
méchant nazi incarné par un Walter Rill sournois et glaçant.
George King
emballe l'ensemble avec énergie et offre quelques morceaux de bravoures
bien sentis comme l'évasion d'un hôtel ou encore une poursuite en
voiture rondement menée. La belle photo d'Otto Heller illustre bien le
mélange des genres du film, les contrastes du film noir alternant avec
une délicatesse plus romantique. Très plaisant donc à quelques
incohérences près, notamment une narration en flashback que la
conclusion de l'histoire ne justifie pas (pourquoi Susan se
trouve-t-elle à l'hôpital ?). James Mason tout en distance et charme est
parfait, pas le premier dans ce registre d'espion suave déjà incarné
dans They met in the dark (1943) ou Service secret (1942).
Sorti en dvd zone 2 anglais sans sous-titres chez Odeon
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